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vendredi 1 novembre 2013

La victoire d'Oracle, "un truc de fou" (Presti)

La victoire d'Oracle, "un truc de fou" (Presti)


"Un truc de fou..." Au lendemain de la victoire d'Oracle dans la Coupe de l'America, Philippe Presti, le coach français de l'équipe américaine, n'en revient pas d'avoir vécu un tel retournement de situation après être passé aussi près de la défaite.
Le 18 septembre au soir, les carottes étaient cuites: le challenger néo-zélandais Emirates Team New Zealand menait 8 à 1 contre Oracle Team USA et n'avait plus besoin que d'une seule victoire pour remporter la 34e "Cup". Une semaine plus tard, les Kiwis n'avaient toujours rien marqué et le "defender" américain triomphait à l'issue d'une remontée historique.
Q: Avez-vous, comme la plupart des observateurs, pensé un moment que la messe était dite et que les Néo-Zélandais avaient gagné la Coupe?
R: "Chaque fois qu'on sortait et que ça ne se passait pas bien, on doutait forcément. Je souffrais avec l'équipage mais j'ai toujours essayé de garder de la distance pour rester lucide. Au début, les performances du bateau étaient assez pitoyables. Il fallait analyser, comprendre pourquoi ça ne marchait pas. Ce qui est difficile, dans la performance à un tel niveau, c'est d'être régulier. A un moment donné, après le changement de tacticien (l'Américain John Kostecki, remplacé par le Britannique Ben Ainslie, ndlr), je leur ai envoyé un mail pour leur dire que j'y croyais, qu'il ne fallait rien lâcher. Ça a été un truc de fou de vivre ça de l'intérieur, de voir la pression changer de camp".
Q: L'amélioration des performances de l'AC72 américain, notamment au près (contre le vent) qui était le point fort des Néo-Zélandais, a été spectaculaire. Comment peut-on l'expliquer?
R: "L'idée vient de Tom (Slingsby, l'Australien médaillé d'or en Laser aux JO 2012, tacticien numéro 2), qui a l'habitude du Moth (petit dériveur monoplace, ndlr) à foils. Il disait que si on arrivait à +foiler+ (monter sur les foils, dérives en L majuscule du bateau, ndlr), les Kiwis ne pourraient pas nous rattraper. Il a assez rapidement poussé dans cette voie. Mais +foiler+ au près, ce n'était pas évident. Il fallait accepter de perdre un peu en cap pour gagner en vitesse. Jimmy (Spithill), Ben (Ainslie) et Kyle (Langford, le régleur australien du mât-aile) se sont mis au Moth à foils pour s'entrainer et comprendre comment ça marche".
Q: La 34e Coupe est terminée, place à la 35e. Etes-vous favorable, comme certains, à la constitution d'équipes nationales?
R: "Les Kiwis y sont favorables mais je crois qu'on a dépassé ça. Ce n'est pas l'objet. Moi, je me suis régalé au sein d'une équipe multinationale, multiculturelle. Ce serait bien sûr fabuleux de rassembler toutes les compétences que nous avons en France mais il ne faut pas se priver de celles des étrangers. Pour gagner la Volvo Ocean Race (course autour du monde en équipage, ndlr) en 2012, Franck (Cammas) est parti avec un équipage multinational. L'important, c'est de rassembler les compétences".

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